La Danse de l'ours de James Crumley
Traduit par Jacques Mailhos et illustré par Aude Samama.
Retour dans le grand Ouest américain, plus précisément dans le Montana, avec ce titre de la collection Americana de Gallmeister.
C’est toujours une vraie délectation de plonger dans ces romans qui fleurtent avec les westerns. Parce qu’on pourrait dire que La Danse de l’Ours est un western contemporain avec ses saloons transformés en bars plus ou moins bien fréquentés, ses femmes fatales et manipulatrices, ces cow-boys à la gâchette facile et ces indiens plus fermés et mystérieux que jamais.
Milo Milodragovitch est un ancien privé, ancien alcoolique mais toujours adepte des rails de cocaïne et qui souhaite attendre simplement de toucher son héritage à ses 52 ans. Mais une vieille connaissance de son défunt père va lui confier une filature qui semble facile et qu’il accepte, histoire de se payer des vacances au soleil. Sauf qu’avec Milo, tout tourne à la catastrophe.
D’une écriture aussi énergique que l’action qu’elle décrit, James Crumley nous entraîne dans une course folle pour notre plus grand plaisir. C’est violent, parfois drôle, en tout cas une lecture qu’on a bien du mal à stopper en cours de route.
Je n’ai pas lu les autres romans de James Crumley donc je serais bien en peine de vous dire si celui-ci est meilleur ou moins bon. Ce qui est certain c’est qu’il est très bon et que pour ma part, je le classerais au même rang que Craig Johnson avec son fameux shérif Longmire. Ça pétarade dans tous les sens et on compte les pertes. Les personnages sont tous poussés jusqu’à frôler la caricature mais ça donne du peps et de la couleur et apporte un cachet unique à cette histoire pour le moins rocambolesque. On n’aime pas, on adore !
Précisons qu’il s’agit ici d’une nouvelle traduction d’un roman paru en 1994 chez Gallimard.
Si vous voulez découvrir les premières pages, c’est ici : Extrait
4ème de couverture :
L’ancien détective privé Milo Milodragovitch s’est assagi : délaissant les drogues, il limite désormais ses vices à l’alcool et s’est trouvé un job paisible d’agent de sécurité à Meriwether, Montana, en attendant de pouvoir toucher l’héritage parental le jour de ses cinquante-deux ans. Quand une riche vieille dame, ancienne maîtresse de son père, vient remuer de vieux souvenirs et lui confier une enquête si facile qu’elle ne semble pas justifier ses généreux émoluments, l’aubaine est trop alléchante pour pouvoir résister. Mais ce qui devait n’être qu’une mission de routine ne tarde pas à exploser en tous sens et se transforme en une course frénétique entre voitures en feu, lancers de grenades, tirs de mitrailleuses et rails de cocaïne.
À travers les yeux d’un antihéros dur à cuire et attachant, qui regarde avec amertume l’hédonisme des années 1970 se changer en matérialisme des années 1980, James Crumley nous livre un roman saccadé, brutal et sans concession, ponctué de descriptions méditatives de l’Ouest américain.
L’auteur :
James Crumley est né au Texas en 1939.. Au milieu des années 1960, il part vivre et enseigner dans le Montana, un État qu’il ne quittera plus et où il côtoiera notamment Richard Hugo et James Lee Burke. Peu après son arrivée à Missoula, en 1969, il écrit son premier roman, Un pour marquer la cadence, avec comme toile de fond la guerre du Viêt Nam.
En 1975, il écrit Fausse Piste (The Wrong Case), le premier roman d'une saga mettant en scène Milo Milodragovitch, un privé mélancolique vétéran de la guerre de Corée. Suivront Dancing Bear en 1983, Bordersnakes et The Final Country en 1996.
En 1978, James Crumley écrit The Last Good Kiss, le premier livre d'une nouvelle saga qui introduit un nouveau privé : C. W. Sughrue. Puis, en 1993, The Mexican Tree Duck, Bordersnakes (où Sughrue et Milodragovitch se rencontrent) et The Right Madness en 2005. Ces deux personnages, antihéros excessifs en tout, qui rassemblent toutes les obsessions et pas mal des traits de caractère de leur créateur : vétérans du Viêt Nam, divorcés maintes fois, portés sur les femmes dangereuses, l'alcool, les drogues dures, les armes à feu et les nuits sans sommeil, toutes choses en général censées représenter un danger pour eux ou pour autrui.
James Crumley est aujourd'hui considéré par ses pairs comme un des plus grands auteurs de polar. Il décède le 17 septembre 2008, à Missoula.
Une riche vieille dame confie au privé Milo Milodragovitch une mission de routine qui semble trop facile. Facile ? Seulement en apparence...
https://www.gallmeister.fr
Editeur : Gallmeister (novembre 2018)
Collection : Americana
Traduction : Jacques Mailhos (anglais USA)
ISBN 978-2351781357