Taxi de Carlos Zanon
Voici une des nouveautés de la rentrée littéraire Asphalte.
Je n’avais jamais lu Carlos Zanon et la couverture m’a plu. Sans compter que l’auteur étant invité au festival Toulouse Polars du Sud (du 12 au 14 Octobre 2018) et que la 4ème de couverture était alléchante.
4ème de couverture :
" Il faut qu'on parle ", annonce un matin Lola à son mari Sandino, chauffeur de taxi. " Ce soir, à mon retour ", répond celui-ci, avant de se laisser absorber par la ville. Et il ne rentre pas, entamant une odyssée de sept jours et six nuits, travaillant sans relâche pour éviter cette discussion fatidique, car il le sait : sa femme, lasse de ses infidélités, veut le quitter.
Sandino l'insomniaque parcourt Barcelone et les clients défilent, tous pénitents dans son taxi-confessionnal. Dans cette fuite vers l'avant, il tâche de venir en aide à sa collègue Sofía et à son ami Ahmed, mais ce faisant, c'est lui-même qu'il va mettre en danger.
Avec ce roman total, Carlos Zanón montre de nouveau son pouvoir narratif en mettant en scène des personnages justes, complexes, humains.
Nous sommes d’accord que l’on s’attend à une succession de clients de ce Taxi barcelonais, à entendre leurs histoires peut-être et à, sans aucun doute, découvrir un peu de cette Barcelone si prisée des touristes ?
Que nenni. Sandino est bien chauffeur de taxi. C’est un personnage pas forcément très sympathique. Il n’aime visiblement pas son métier, ça on le sait dès le départ.
« Sandino n’aime pas conduire, mais il est chauffeur de taxi. Un chauffeur triste, un chauffeur dragueur, un chauffeur gentil. »
Incurablement infidèle, sa femme Lola a fini par s’en rendre compte et a bien l’intention d’en parler avec lui.
Très courageux, Sandino décide donc de ne pas affronter sa femme et de ne pas rentrer chez lui.
A force de déambuler à ne savoir que faire, il va être entraîné dans une histoire de vol et va devoir affronter quelques malfrats.
Après une première partie qui semblait prometteuse, l’histoire s’enlise et traîne en longueur. Un manque de rythme qui nous fait vite paraître ce trajet en taxi interminable.
Même le personnage de Jesus, qui pourrait apporter un peu de piment à cette histoire, n’est finalement pas exploité entièrement.
Découpé en parties représentant les 6 jours d’errance et de réflexion de Sandino, le texte reste d’une qualité indéniable quant au style. L’idée de départ est originale mais il est vrai qu’on aurait pu voir défiler d’avantage de clients pour des anecdotes qui auraient pu apporter un peu d’humour, noir ou pas et peut-être montrer un peu du microcosme de la société barcelonaise, un échantillon du pire et du meilleur.
Heureusement, dans le dernier quart du roman, l’action subit un coup de boost salutaire jusqu’au final, qui sans être des plus palpitants, m’a finalement convaincue que ce roman n’est pas si mal que ça.
Le style d’écriture est l’atout majeur de Taxi et fait qu’on a envie de continuer notre lecture.
Déçue car trompée par la 4ème de couverture, certes, mais c’est souvent un tort que de lire les résumés avant, la preuve en est. Donc ne vous y fiez pas et découvrez la plume de cet auteur espagnol qui mérite quand même qu’on s’y penche de près.
L'auteur:
Né à Barcelone, Carlos Zanón est écrivain, scénariste, parolier et critique. Après cinq recueils de poésie, il s’est consacré au roman : Soudain trop tard et N’appelle pas à la maison (publiés chez Asphalte puis repris au Livre de poche) ont assis définitivement sa carrière d’auteur de noir. J’ai été Johnny Thunders a remporté le prix Dashiell Hammet 2015, récompensant le meilleur roman noir de l’année en langue espagnole.
- Editeur : Asphalte éditions (6 septembre 2018)
- Traduction : Olivier Hamilton
- ISBN-13: 978-2918767817
" Il faut qu'on parle ", annonce un matin Lola à son mari Sandino, chauffeur de taxi. " Ce soir, à mon retour ", répond celui-ci avant de se laisser absorber par la ville. Et il ne rentre pas, entamant une odyssée de sept jours et six nuits, s'abrutissant de travail pour éviter cette discussion...
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