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EVADEZ-MOI
11 avril 2018

Ma Voix est un Mensonge de Rafael Menjivar Ochoa

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Voici un roman intemporel. Pourquoi ? Parce qu’il tend à démontrer ce qui a toujours existé et on le remarque, on en prend conscience de plus en plus.

Ce roman dénonce en peu de pages (150 environ) plusieurs choses qu’on peut observer cruellement ces jours-ci.

Tout d’abord le pouvoir quasi suprême de l’Etat, son pouvoir de persuasion, de contrainte, le gouvernement certes élu mais qui se transforme en dictateur une fois en place.

Ensuite son bras armé, notamment la police, qu’il utilise pour les « sales besognes », officielles ou officieuses.

Enfin, la manipulation au combien facile des médias pour nous faire croire tout et n’importe pas.

Ici donc, un comédien de feuilletons radiophoniques sans emploi est contacté par une branche « spéciale » de la police afin de prêter sa voix à un homme décédé alors qu’un homme d’affaire a été enlevé et exécuté. L’argent aura t’il raison des états d’âme d’un homme « du peuple » ? Accepter de se prêter à ces manipulations du public est-ce se perdre soi-même ? Rafael Menjivar Ochoa tente d’y répondre à travers son personnage, un homme perturbé par l’offre qu’on lui a faite, qui n’est jamais dupe même s’il le voudrait, qui hésite, qui a peur, qui désapprouve mais s’exécute.

Je ne peux pas dire que le style m’a vraiment accrochée au contraire du thème. J’ai un vrai regret cependant. J’aurais aimé que ce roman soit plus fourni, plus développé et que les conséquences y soient plus détaillées.

Un peu à l’image des nouvelles, ce roman m’a frustrée par sa brièveté et ce sentiment d’inachevé.

Par contre, découvrir une littérature Sud-Américaine a été un vrai délice et je lirai avec plaisir les autres volets de la trilogie puisque ce roman fait partie de la « trilogie mexicaine » De certaines façons de mourir.

 

4ème de couverture :

Après une carrière dans le feuilleton radiophonique, un comédien se retrouve au chômage. Il est approché par des services spéciaux de la police. Contre une somme importante, on lui demande de reconstituer, à partir de quelques documents, la voix d'un prisonnier politique mort sous la torture et d'endosser le rôle de celui-ci dans une fausse conférence de presse justifiant un meurtre politique... Avec cette mise en scène de la dialectique de la vertu et de la corruption dans trois secteurs d'activité interconnectés - police, politique et journalisme -, Rafael Menjívar Ochoa donne à voir, de l'intérieur, un monde désabusé, cynique, où tous les acteurs, manipulés ou manipulateurs, jouent une pièce dont ils ignorent ce qu'elle signifie. 

 

L’auteur :

Né en 1959, Rafael Menjívar Ochoa a vécu en exil pendant la guerre civile au Salvador. Après avoir exercé des fonctions de journaliste, notamment au Mexique, il rentre à San Salvador, en 1999, où il crée la Maison de l’écrivain. Traduit et étudié aux États-Unis, il est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages, dont huit ont été traduits aux éditions Cénomane. Il fut également compositeur, traducteur et éditeur. Rafael Menjivar Ochoa est considéré comme l’un des très grands écrivains de sa génération en Amérique centrale. Il est décédé le 27 avril 2011.

 

 

  • Traduit de l'espagnol (Salvador) par Thierry Davo
  • Editeur : Quidam Editions (mars 2018)
  • Collection : Les Âmes Noires
  • Prix : 16€
  • ISNB : 978-2-37491-076-5

 

Ma voix est un mensonge | Quidam éditeur

Après une carrière dans le feuilleton radiophonique, un comédien se retrouve au chômage. Il est approché par des services spéciaux de la police. Contre une somme importante, on lui demande de reconstituer, à partir de quelques documents, la voix d'un prisonnier politique mort sous la torture et d'endosser le rôle de celui-ci dans une fausse conférence de presse justifiant un meurtre politique...

http://www.quidamediteur.com
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