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EVADEZ-MOI
9 mars 2018

Le Dictateur Qui ne Voulait Pas Mourir de Bogdan Teodorescu

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Incipit : Le troisième mandat avait été le plus terrible… Après ça, tout était allé de soi. Il était devenu dictateur.

 

Le pitch :

Roumanie, de nos jours. Le Président, élu pour la troisième fois, a transformé sa présidence en dictature. Soucieux de laisser son empreinte dans l’histoire de son pays et dans un même temps révéler au monde la valeur de son peuple, le président devenu dictateur a une idée folle : faire revenir un des grands hommes de la Roumanie durant le moyen âge. Mais tout ne va pas se dérouler selon ses plans…

 

Mon avis :

Ce roman a été une magnifique surprise pour moi : passionnant, jubilatoire, original.

Commençons par le thème. On pourrait croire à une banale histoire de voyage dans le temps. Mais pas du tout ! Ici, il s’agit de ramener dans le présent un personnage du moyen âge. Et quand se pose la question de qui faire revenir, au travers de dialogues riches et documentés, vous apprenez un peu de l’histoire de ce pays de l’Est, souvent mal connu par les Européens de l’ouest ou du nord. Apprendre de façon aussi ludique un pan de l’histoire qui a finalement eu des répercussions sur la nôtre est franchement bien imaginé et formidablement bien écrit puisqu’à aucun moment on ne décroche ou s’ennuie.

On pourrait aussi penser à une fiction qui verserait dans le fantastique. Certes il y en a une part. Certaines scènes qui en découlent sont surprenantes, d’autres terribles et d’autres encore très drôles.

Mais ce n’est pas ce que l’on retiendra de cette lecture.

On y verra plutôt un message politique avec cette description au scalpel d’une dictature. On appréciera ou pas de découvrir ce dont sont capables des hommes pour accéder à un pouvoir quasi suprême, gagné à coups d’emprisonnements arbitraires, de meurtres, de complots, de mensonges et de trahisons. On aura la confirmation que le peuple n’a finalement aucune importance pour ces hommes ivres de reconnaissance et d’immortalité.

Ce n’est pas ce que tu fais qui compte, ni ce que tu es ni ton passé…Ce qui compte, c’est ce que les gens pensent de toi. S’ils croient que tu es bon et juste, que tu t’intéresses de près à leurs misérables petits problèmes, tu es tout en haut. Qu’ils changent de point de vue et tu es tout en bas. Un dictateur, employons la formule, un dictateur comme moi a plus grand besoin du soutien de la masse qu’un type élu tous les quatre ans.

 

Le personnage du dictateur qui est central dans la première partie est parfaitement typique de ce que l’on s’imagine d’un dictateur, un homme qui se croit demi-dieu mais qui est finalement très seul.

Il apprendra à ses dépens que s’il faut retenir les leçons du passé, il faut surtout laisser le passé où il se trouve et ne pas sortir les choses de leur contexte.

Les gens ne savent pas ce que c’était que le passé et ils ne se l’imaginent pas. De même qu’aucun de ceux qui regardent des films exaltant l’héroïsme des soldats pendant les guerres ne peut y apprendre ce qu’était la guerre alors, mais tout au plus, dans le meilleur des cas, à quoi pouvait ressembler l’héroïsme. Les guerres duraient des années dans des tranchées. Dans un film, ces années durent à peine deux minutes et dans un roman elles occupent dix lignes.

Viendra ensuite son « conseiller », virtuose de la manipulation, peut-être le plus intelligent de tous les personnages de ce roman.

Puis le directeur de l’Académie, homme cultivé mais sans courage, qui aura du mal à comprendre où est la place qu’on lui a assignée.

Et enfin le Capitaine, ancien adversaire du dictateur. Un homme qui a souffert et qui rêve de vengeance.

Tous ces personnages sont chacun porteur d’une part de l’histoire racontée dans ce roman, chacun porteur d’un message puissant.

C’est un roman qui parlera aux adeptes du roman noir, comme à ceux de la fiction fantastique, comme aux férus d’histoire. Peu importe comment vous le lirez, il reste un roman intelligent et passionnant.

 

4ème de couverture :

Cloîtré dans une serre au verre sali par la pluie, d'où il dirige la Roumanie d'une main de fer depuis plus d'un demi-siècle, le dictateur s'apprête à lancer son grand défi à l'Histoire. Pour échapper à l'érosion du temps, il a fait construire en secret un portail entre présent et passé, capable de ramener les morts. Et demain, il ramènera le plus illustre d'entre eux : un grand homme, un grand guerrier, un grand patriote... Michel Le Brave.Mais quand le leader d'une époque où empaler ses adversaires était pratique courante débarque dans notre réalité, les réactions en chaîne sont pour le moins imprévisibles... 

 

L’auteur :

Bogdan Teodorescu, né en 1963, passe un doctorat en communication après des études d'ingénieur et devient journaliste dès 1990, après la chute du régime communiste. Il est professeur de marketing politique et électoral à l'École Nationale d'Études politiques (l'ENA roumaine) depuis 1997. Il est l'auteur d'une dizaine de volumes, dont Spada, paru aux éditions Agullo et finaliste du prix du livre européen 2016.

 

  • Traduction : Jean-Louis Courriol
  • Editeur : Agullo (22 février 2018)
  • Collection : AGULLO FICTION
  • Prix : 17.50 €
  • ISBN: 9791095718376

 

 

 

Agullo Fiction

Cloîtré dans une serre au verre sali par la pluie, d'où il dirige la Roumanie d'une main de fer depuis plus d'un demi-siècle, le dictateur s'apprête à lancer son grand défi à l'Histoire. Pour échapper à l'érosion du temps, il a fait construire en secret un portail entre présent et passé, capable de ramener les morts.

http://www.agullo-editions.com



 

 

 

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