Coup de projecteur sur... les éditions MIROBOLE
1- Quand a été créée la maison d'édition et qu'est-ce qui a amené à sa création ?
Nous avons créé Mirobole en 2013, pour beaucoup de raisons dont l'envie de quitter Paris, le besoin de créer par soi-même, le désir de pouvoir publier ce qui nous plaît, la foi dans une voix unique qui, si elle n'était pas là, manquerait en librairie !
2- Quelle est votre ligne éditoriale ?
Je ne revendique pas de ligne éditoriale car cela me donnerait l'impression d'être dans un parti politique rigide ou une rédaction idéologue.. Ici, non seulement on ne coupe pas les têtes qui dépassent, mais en plus on les invite à sortir un peu plus du rang pour mieux se faire entendre ! J'aime l'irrévérence et la beauté, l'élégance et le jusqu'au-boutisme, tout ce qui est différent me donne une impulsion.
3- Avez-vous un comité de lecture ?
Absolument pas. Je lis, et quand je peux je fais lire à des personnes autour de moi, lecteurs professionnels dont l'avis m'est précieux, mais aussi fidèles de la maison, stagiaires passionnés... A la fin du fin reste toujours LA question : "On y va ou pas ?"
4- Deux choses vous démarquent des autres, vos graphismes de couvertures et votre catalogue.
Comment sont créées vos couvertures ? par qui ?
Un créateur très pointu et talentueux les a imaginées au tout début, avec nous. Maintenant qu'une charte graphique a émergé de manière vraiment nette, différents graphistes créent nos couvertures, accompagnés par moi-même, l'éditrice. En ce moment, les couvertures sont créées par une jeune femme que nous avons recrutée en apprentissage et qui connaît la maison et le catalogue presque par coeur !
5- Votre catalogue est extrêmement riche en auteur étrangers peu ou pas connus en France. C'est un choix très judicieux pour les lecteurs en recherche constante d'inédit.
En effet, beaucoup de lecteurs se précipitent sur les nouveautés des auteurs en vogue.
Pensez-vous que cela puisse aussi être un frein aux ventes ?
Quelle est votre opinion à ce sujet ?
Je dirais "oui et non". L'originalité est dans notre ADN, et c'est ce qui rend notre lien avec les libraires et les lecteurs plus solide. Cela peut aussi accrocher directement un lecteur en librairie, le fait de voir un polar polonais ou un roman taïwanais peut être un argument en soi. Néanmoins beaucoup de lecteurs sont sensibles à une forme de zone de confort, et demandent de l'audace aux éditeurs tout en achetant eux-mêmes des livres plus classiques ! Je pense qu'on oscille tous entre désir de retrouver une forme de familiarité et soif de découvertes. Lorsque cette dernière apparaît, nous sommes présents avec notre fonds ou nos nouveautés !
6- Comment travaillez vous ? s'agit-il de soumissions de manuscrit ou est-ce que vous même partez à la recherche des ces romans ou auteurs méconnus ?
Dans la trentaine de livres déjà publiés, aucune histoire ne se ressemble... Il y a les romans que me propose un traducteur que j'estime, parfois c'est un auteur qui me parle d'un autre auteur... Je fouille aussi beaucoup sur Internet, je tire une ficelle qui amène un nom, duquel je pars pour arpenter un territoire qui m'amènera sur les traces d'un magazine évoquant un écrivain génial... C'est un travail d'investigation, sauf que j'ignore toujours ce que je vais finir par découvrir !
7- Quelles sont les nouveautés à venir ?
Fin août, pour la rentrée littéraire, nous publions L'Age d'or, un texte magnifique et très atypique, carnet de voyage fictif et hybride entre l'essai, le récit d'aventures et un guide touristique devenu fou... Notre seul titre de la rentrée littéraire, en fait, car nous souhaitons vraiment le défendre. Il est traduit du tchèque, et c'est chez nous le second de Michal Ajvaz, déjà bien remarqué en 2015 avec L'Autre ville. Un vrai choc littéraire pour moi. Ensuite, je savoure par avance le deuxième roman noir du Canarien Alexis Ravelo, La Stratégie du pékinois, que j'aime au moins tout autant que son précédent paru chez nous, Les fleurs ne saignent pas ; Alexis construit des intrigues à cent à l'heure autour de bandes de bras cassés qui portent des rêves trop gros pour eux, et rencontrent la violence. Nous aurons aussi une traduction du russe, le troisième polar chez Mirobole de Yana Vagner, L'Hôtel, un huis-clos où elle déploie de manière implacable sa lucidité psychologique et sa connaissance de la mesquinerie humaine.
8- Un petit message à faire passer aux lecteurs ?
1/ fermez les écrans et ouvrez un bon livre,
2/ si vous aimez une maison d'édition donnée, une librairie précise, soutenez-la concrètement. Et maintenant, j'espère que les lecteurs auront à leur tour des messages à nous faire passer !
Merci Sophie d'avoir répondu à mes questions.
Je vous conseille vivement d'aller découvrir le catalogue Mirobole ici:
Vous pouvez commander tous ces romans chez votre libraire favori s'il ne l'a pas ou plus en rayon.
Soyez curieux et découvrez des auteurs de tous horizons ;)
Mirobole Éditions - Voyages littéraires en terres étrangères
Voyages littéraires en terres étrangères
http://mirobole-editions.com