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EVADEZ-MOI
28 mai 2017

Le Diable n'est pas Mort à Dachau de Maurice GOUIRAN

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1967, Henri, installé en Californie, revient dans son petit village natal pour les obsèques de sa mère. A son arrivée il apprend qu’un couple d’américains et leur fillette ont été sauvagement assassiné dans leur maison. La police et les journalistes ont envahi le village. Aidé d’un journaliste et ami Antoine, Henri va tenter d’en savoir plus sur cette famille et sur le passé de son village qui avait connu en 1951 une vague de décès dus à un empoisonnement collectif.

1942, Nowitski est le bras droit du docteur Rasher, à Dachau. Dans ce camp d’extermination nazi, Rasher fait des expériences sur les déportés afin de testé la résistance humaine à la pression atmosphérique, l’hypothermie et aux drogues. Le camp enfin libéré par l’armée américaine, Nowitski sera extradé aux Etats-Unis pour mettre ses connaissances au service de la CIA.

 

Mon avis :

La construction de ce récit est très utilisée ces dernières années. Deux histoires parallèles, à deux périodes différentes, dont l’une pendant la seconde guerre mondiale, qui se rejoignent en fin de roman n’a rien d’original.

On l’a déjà vu dans Block 46 de Johana Gustawsson (Bragelonne), dans La Lettre et le Peigne de Nils Barrelon (également chez Jigal Polar), dans La Chambre d’Hannah de Stéphane Bellat (Atelier Mosésu).

Si Block 46 était tout en sensibilité, La Lettre et le Peigne avait un angle de vue original. Quant à La Chambre D’Hannah, tout n’était que suggestion.

Ici, rien de tout ça. La période des camps et ce qui s’y est passé est relaté sans filtre. C’est dur, violent avec force détails de monstruosité et perversité.

Sans conteste, ce roman est très documenté et l’aspect géopolitique de l’après guerre ainsi que les prémices de la Guerre Froide sont très détaillés. Fiction ou réalité ? Je n’ai pas les compétences requises pour le savoir mais j’avoue avoir été surprise et parfois perdue dans toutes ces explications.

La partie plus contemporaine du récit, elle, est de facture classique dans un polar. Les personnages typiques de ces petits villages perdus, bourrus et pas très accueillants, sont ceux que l’on attendait.

Le style et le niveau de langage, fait exprès ou pas, est totalement raccord avec les années 60. Là aussi, très documenté sur la période. A travers Henri, français travaillant aux Etats-Unis, on découvre l’atmosphère des USA pendant la guerre de Vietnam, la révolte et la libération des jeunes américains, libération sexuelle, les drogues, la musique, prémices de Woodstock qui aura lieu un an après.

En bref, ce n’est en rien un roman original mais il est très instructif au niveau des contextes historiques et il est nettement plus axé sur ces contextes que sur l’intrigue en elle-même.

 

4ème de couverture :

Lorsque Henri Majencoules, un jeune mathématicien qui travaille en Californie sur le projet Arpanet, revient à Agnost-d'en-haut en 1967, son village natal focalise l'attention de tous les médias du pays : une famille d'Américains, les Stokton, vient d'y être massacrée. Imprégné par la contre-culture qui bouillonne alors à San Francisco du Flower Power à la pop musique et de l'été de l'amour au LSD , Henri supporte mal le silence oppressant de la terre de son enfance. Mais avec l'aide d'Antoine Camaro, son ami journaliste, il va tenter d'en savoir plus sur ce Paul Stokton, son épouse et sa fille assassinés. Il découvre alors l'existence d'un des programmes militaires les plus secrets et les plus audacieux de l'après-guerre... De Dachau à la CIA, de l'US Army à Pont-Saint-Esprit, les hommes changent, les manipulations jamais...

 

L’auteur :

Dans ses polars, Maurice GOUIRAN ne s’attache pas aux chiffres de l’Histoire, il s’attache à la chair, à la terre et aux hommes. Il nous conte les méandres de leurs vies, il met des noms sur les morts… Il fait remonter à la surface les souvenirs, les tabous, les non-dits… Il nous fait sentir les brûlures du soleil, les odeurs des collines, il fait suinter la souffrance et la peur des victimes… Il n’invente (presque) rien, il n’enjolive pas (ou si peu), il ne donne pas de leçon, il nous ouvre les yeux !

Maurice Gouiran a obtenu les prix suivants : 
- PRIX COUP DE CŒUR BLUES & POLAR 2013
- PRIX LIVRESSE DE LIRE 2013
- PRIX SANG D’ENCRE DES LYCÉENS 2003 pour "La nuit des bras cassés"
- PRIX VIRTUEL DU POLAR 2006 pour "Sous les pavés la rage.

 

  • Broché: 216 pages
  • Editeur : Jigal Editions (18 mai 2017)
  • ISBN-13: 978-2377220090

 

  

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