Voici certainement un des romans les plus connus de Joyce Carol Oates et sans aucun doute un des meilleurs.

Ariah arrive aux Chutes du Niagara le jour de ses noces pour son voyage nuptial avec son jeune mari. Ce n'est pas un mariage d'amour mais elle est persuadée que petit à petit elle s'attachera à son mari. Mais ce dernier se suicide au petit matin qui suit la nuit de noce en se jetant dans les chutes. Pendant sept jours son corps sera recherché par le personnel du site et par la police. Pendant sept jours, Ariah arpentera tel un fantôme les abords des plus belles chutes du monde. Et elle y rencontrera l'amour.

Ariah traversera la vie persuadée d'être poursuivie par une malédiction. Ses relations avec les autres restera compliquée.

L'autrice, dans cette magnifique chronique d'une vie manquée, parle de regrets, des remords et de la difficulté, parfois, d'aimer. Ariah, fille de pasteur, ne sait pas aimer son second époux, trop terrorisée à l'idée qu'il la quitte. Elle ne saura pas aimer tous ses enfants, ni inconditionnellement, ni équitablement. Et tous autour d'elle vont en souffrir.

Un thème qui est largement abordé dans ce roman est celui de la pollution des terres et des rivières du Nord Est des Etats-Unis notamment par l'industrie chimique et pétrochimique causant de graves problèmes de santé sur la population vivant sur les zones contaminées, principalement les classes les plus pauvres de la société américaine d'après guerre. Le roman retrace aussi un procès contre ces industries et contre les élus qui soutiennent de telles atteintes à la nature tout autant qu'à la santé. Elle démontre également la difficulté et la dangerosité de vouloir s'opposer et dénoncer de tels agissements. C'est toujours valable de nos jours, il n'y a qu'à regarder ce que deviennent les lanceurs d'alerte.

C'est encore une fois un roman très très riche, instructif et passionnant.

On ne sait pas si on aime ou si on déteste le personnage d'Ariah, elle a beaucoup de défauts malgré ses qualités. Elle est tout simplement humaine et femme, avec tout ce que cela peut supposer d'ambiguïté.

C'est traduit, comme toujours, par Claude Seban.

Résumé éditeur :

Au matin de sa nuit de noces, Ariah Littrell découvre que son époux s’est jeté dans les chutes du Niagara. Durant sept jours et sept nuits, elle erre au bord du gouffre, à la recherche de son destin brisé. Celle que l’on surnomme désormais « la Veuve blanche des chutes » attire pourtant l’attention d’un brillant avocat. Une passion aussi improbable qu’absolue les entraîne, mais la malédiction rôde...