Le bruit de nos pas perdus - Benoît Séverac - La Manufacture de Livres
Il y a quatre ans de ça, je vous parlais de Tuer le fils, roman dans lequel nous faisions connaissance avec le commandant Cérisol et son groupe.
J'attendais avec impatience de revoir cette équipe, ou en tout cas une partie, dans une nouvelle enquête.
Dans Le bruit de nos pas perdus, on assiste à l'arrivée d'une nouvelle femme flic et partenaire de Cérisol. Ils ne seront pas trop nombreux pour résoudre plusieurs affaires.
La première concerne le suicide d'une jeune femme, cause du décès qui n'arrive pas à satisfaire le commandant.
La deuxième, moins courante, s'articule autour de la découverte d'un corps non identifié dans une tombe qui ne lui est pas destinée.
Un fil rouge : Amos, réfugié Tchadien dont on suit le périple pour arriver en Italie.
Vous l'aurez compris, pas de meurtre sanglant ici, pas de tueur en série. Mais un texte qui va traiter de sujets hélas devenus trop fréquents et en tout premier lieu, le désespoir.
Celui qui pousse des familles à fuir leur pays en laissant tout derrière eux, en y laissant aussi, bien souvent, la vie.
Celui qui est trop lourd face à la maladie dont on refuse l'issue irrémédiable, de celle pour laquelle il ne servirait à rien de se battre.
Celui qui arrive sans qu'on s'y attende, qui vous terrasse et vous fait sombrer au grand désarroi de vos proches.
Celui de ces policiers dont on oublie souvent que ce sont des hommes et des femmes et pas uniquement un uniforme ou une fonction.
Et puis il y a ceux qui profitent de ces désespoirs et Benoît Séverac nous les montre, comme d'habitude, avec intelligence et justesse.
Je suis depuis pas mal d'années maintenant Benoît Séverac et chacun des romans que j'ai lu contient une part d'humanité que nous devrions tous avoir en nous. Chaque roman est comme une fenêtre sur la réalité, le lecteur se retrouve au coeur d'une cité, d'un quartier, d'une prison ou d'un commissariat.
J'attends chacun de ses romans avec impatience et je ne suis jamais déçue.
C'est à lire à La Manufacture de Livres.
Résumé éditeur :
À la Crim’ de Versailles, le commandant Cérisol a enfin une équipe opérationnelle. Un jeune pro du taekwondo à l’instinct très sûr, un adjoint sexagénaire qui gère ses dossiers aussi bien que sa famille nombreuse et une nouvelle recrue, jeune femme de caractère prête à se tailler une place dans ce cercle résolument masculin. Ils ne sont pas trop de quatre pour faire face aux affaires qui s’accumulent : d’abord un corps anonyme momifié est abandonné au cimetière. Ensuite, il y a l’apparent suicide d’une jeune femme à qui tout semblait sourire. À ces deux mystères vient s’en ajouter un qui bouleverse Cérisol : sa femme Sylvia, partie pour une compétition handisport au Japon, ne donne plus signe de vie…