Hurlements - Alma Katsu - Sonatine
J'adore les westerns et j'aime encore plus les récits horrifiques.
Alors quand les deux genres se télescopent, je ne peux être que ravie.
Basé, au départ, sur une histoire réputée vraie, celle d'une colonie partie vers la Californie, terre promise, et dont même pas la moitié des colons arrivèrent à bon port, la romancière mêle le tout à des superstitions indiennes, entre autres.
Les relations entre colons et indiens, on l'imagine, étaient assez tendues à l'époque où les immigrés venus d'Europe décident de conquérir des terres qui appartiennent depuis la nuit des temps à des tribus "indiennes". La plupart sont assez pacifistes pour peu qu'on respecte leurs croyances et leurs coutumes, surtout quand il s'agit du culte des défunts.
Ce convoi de pionniers composé majoritairement de familles mais aussi de quelques célibataires, se dirige lentement vers la Californie avec l'espoir de tout reconstruire là-bas. Mais comme dans toute société qui se respecte se créent des clans. Et quand la nourriture se fait rare, cela devient du "chacun pour soi".
Ce convoi traverse des contrées arides, sans eau ni gibier à chasser. Les indiens ne sont jamais loin, les tensions s'installent et gagnent en ampleur, sans compter que des créatures cannibales semblent suivre les pionniers et s'en repaître parfois.
L'auteure nous montre habilement que le danger n'est pas forcément où on croit le trouver.
Les indiens qui les surveillent de loin en loin ?
Une créature échappée de légendes indiennes ?
Ou plus simplement ces hommes et ces femmes qui ne savent pas vivre en communauté mais sont incapables de survivre une fois isolés du groupe, qui sont prêts à trucider leur voisin pour lui voler sa nourriture ou sa femme ?
C'est prenant, intelligemment écrit, un peu gore parfois mais n'oublions pas qu'il s'agit avant tout d'un récit horrifique et pas seulement une aventure dans le Far West.
C'est à lire et à savourer chez Sonatine et traduit par Nadège Dulot.
Résumé éditeur :
Juin 1846. Un convoi de pionniers traverse les Rocheuses en direction de la Californie, malgré les nombreuses mises en garde contre les dangers d’un tel périple. À sa tête, George Donner et James Reed, représentants des familles les plus éminentes, se partagent la gestion des ressources et du bétail. Tandis que le petit groupe s’enfonce dans un territoire de plus en plus sauvage, les personnalités s’affirment, les alliances se créent et le passé que les uns et les autres ont cherché à fuir ne cesse de revenir les hanter. Une nuit, un des enfants du convoi disparaît. On ne retrouve de lui que des restes, parfaitement nettoyés. Est-ce l’oeuvre des Indiens ? Une meute de loups est-elle sur leurs traces ? À moins que cette mort brutale soit signée de l’un d’entre eux… Dans ce cas, comment expliquer cette sensation d’être observés constamment, et les murmures qu’ils entendent sur leur passage ? À mesure que les réserves s’amenuisent, la tension monte au sein de la communauté. Bientôt, d’autres incidents ont lieu. Pour les pionniers, il est désormais impossible de nier que quelque chose les suit. Et que cette chose a visiblement encore plus faim qu’eux.