Man Crazy - Joyce Carol Oates - Le livre de poche
Ce roman n'est pas parmi les plus célèbres de Joyce Carol Oates, pour certains, il n'est pas non plus un de ses meilleurs romans. Mais, comme on dit, les gouts et les couleurs ...
Par ce texte, comme presque toujours dans son oeuvre, JC Oates dresse un portrait d'un des visages de la société américaine. Ici, elle s'attache à montrer une facette de l'emprise des gangs de motards qui sillonnent les routes américaines. Hells Angels ou ici Fils de Satan, ils restent parmi les gangs les plus violents qui existent.
Ingrid raconte à un psychiatre, alors qu'elle est incarcérée, sa vie. Elle nous parle de son père si peu présent mais qu'elle vénèrera toujours, refusant de voir en lui un trafiquant de drogue, un pilote travaillant pour les cartels colombiens. Elle parle aussi de sa mère, du lycée, toute sa courte vie.
Le texte va crescendo ou plutôt non, c'est une réelle décente aux enfers que nous livre l'auteure, une déchéance quasi inéluctable mais malgré laquelle on continue d'espérer un "happy end". Mais existe-t'il des happy ends dans l'oeuvre de Oates ?
Oui, il est différent, peut-être, de ses autres romans. Quoi que je n'en suis vraiment pas certaine. Le style est adapté à la manière de raconter qu'aurait employé une adolescente qui n'a pas beaucoup été à l'école, qui a subi des épreuves qu'aucun enfant ou adolescent ne devrait jamais subir. Le texte est très souvent dur, certaines scènes très explicites, d'autres très violentes. A réserver à un public adulte et averti.
Je ne pense pas que ce roman soit moins bon que d'autres, il est en tout cas plus accessible, plus incisif et plus condensé.
Il serait dommage de passer à côté.
C'est disponible en poche et traduit par Claude Seban.
Résumé éditeur :
Une adolescente retrace le cauchemar de sa vie. Depuis son enfance, hantée par la figure d'un père toujours absent, qui était aviateur au Vietnam et que l'on devine bientôt trafiquant et assassin, jusqu'à sa rencontre avec un gourou satanique qui fait d'elle son esclave consentante et avilie... Mais, dans un sursaut de volonté, à deux doigts de la mort, elle va tenter de retrouver la force d'« exister » et d'espérer. Elle a tout juste 21 ans.