Les romans se passant en Asie n'ont pas ma préférence mais les polars hispaniques oui.

Je ne connaissais pas l'auteur mais la traductrice de ce roman, Judith Vernant, me l'a chaudement recommandé.

Alors je me suis dit "allons-y" et je ne le regrette pas !

XVIème siècle. Les portugais tentent de christianiser le Japon à défaut d'en faire l'une de leurs colonies. En Europe, on apprend que quatre prêtres ont été victimes de crimes atroces et le père Martin Ayala est envoyé là-bas afin de résoudre cette énygme. Mais le chemin est long et le temps qu'il parvienne au Japon, ce sont dix prêtres qui ont été assassinés. Escorté d'un tout jeune samouraï, il va devoir traverser le pays pour tenter de découvrir la vérité.

L'auteur maîtrise son décor, c'est évident. Il est prolixe en descriptions, en réflexions. Il s'étend longuement sur les différentes castes, clans, au risque de perdre le lecteur néophite comme je le suis. Mais une fois passé cette partie, on est immergé dans le Japon médiéval, ses protocoles ou coutumes,  ses lois militaires. On assistera à une partie de jeu de dés, pipée. On pénètrera dans les bas-fonds, on découvrira aussi de superbes paysages. L'Histoire du Japon ne semble pas non plus faire défaut à David B. Gil et il réussit brillament à nous la conter au travers de cette enquête mouvementée et parfois laissée de côté par ce prêtre qui revient des années après avoir étudié dans ce pays qui lui a laissé une cicatrice qu'il va devoir rouvrir pour en guérir. 

Dans un style très riche en descriptions, minutieux, l'auteur nous fait vivre une enquête passionnante et offre une découverte de l'Histoire japonaise peut-être encore plus passionnante. On y croise des guerriers mais aussi des paysans vivant sous un régime féodal, des commerçants, des marins, des pirates, des tricheurs et des voleurs, des moines et des prêtres sans oublier des femmes et non des moindres...

Bien que n'étant pas du tout attirée par l'extrême orient, j'ai beaucoup aimé ce voyage dans le temps et l'espace.

Huit millions de dieux, c'est un peu Le nom de la rose au pays du soleil levant.

Résumé éditeur : 

Tolède, 1579. Le père Martín Ayala reçoit l’ordre inattendu de retourner au Japon — pays où il s’est formé en tant que missionnaire — pour enquêter sur des meurtres rituels ciblant les prêtres jésuites. Ayala, considéré comme le meilleur connaisseur de la langue et des coutumes japonaises au sein de l’Église, devra découvrir les mobiles qui se cachent derrière ces assassinats.
Japon, an 7 de l’ère Tenshō. Le jeune Kudō Kenjirō est choisi pour
accomplir une tâche ingrate : protéger un étranger fraîchement débarqué pour élucider des crimes mystérieux. Il découvrira bientôt que des forces extérieures conspirent afin d’entraver les recherches du visiteur.
Ensemble, Martín et Kenjirō parcourront un Japon dévasté par la guerre et miné par les complots. Entre espions et samouraïs, moines guerriers et seigneurs chrétiens, pirates et contrebandiers, la lutte sera sans pitié.