Ceux qui méritent de mourir - Carlos Salem - Actes Noirs
Enfin !! Quatre ans que j'attendais un nouveau roman de Carlos Salem après l'excellent La dernière affaire de Johnny Bourbon.
Salem, c'est mon ami et libraire Bruno Lamarque de la Librairie de la Renaissance qui me l'a fait découvrir il y a des années avec Nager sans se mouiller. Pendant longtemps cet auteur a gardé une image, pour moi, décalée avec des romans à l'humour particulier. Et puis il a su se renouveler, devenir plus sage peut-être et avec Ceux qui méritent de mourir, cela se confirme. Il fait partie des meilleurs auteurs de polars hispaniques et n'a rien à envier aux auteurs espagnols du "noir".
Dans ce roman nous faisons la connaissance de Severo Justo, un flic suicidaire et ancien prêtre, mis au placard en Belgique. Sa hiérarchie le rappelle à Madrid pour monter une équipe afin de travailler sur une affaire de tueur en série qui se fait appeler Personne. Alors, il va s'entourer des meilleurs : une psychiatre souffrant de troubles de personalités multiples, deux enquêteurs qui se détestent, un jeune flic et une mémé hackeuse. Ensemble, ils vont mener une course effrénée afin d'arrêter Personne, bien décidé à jouer les justicier et éliminer tous ceux qui sont passés aux travers des mailles de la machine judiciaire madrilène.
La trame est parfaitement tissée du début à la fin et si vous pensez avoir deviné qui est Personne avant le dénouement, vous vous trompez.
Comme les meilleurs romans du genre, c'est rythmé et sans aucun temps mort. Le style est efficace et les personnages sont parfaits. Comme dans chacun de ses livres, l'auteur sait donner vie à des personnages originaux mais profondément humains, dans leurs qualités comme dans leurs défauts.
C'est un roman policier plus qu'excellent et j'attends la suite avec impatience vu que la toute fin de l'histoire nous promet un deuxième tome tout comme l'éditeur qui sous-titre dans son argumentaire : Première enquête de la Brigade des apôtres de Severo Justo.
C'est dans la collection Actes Noirs d'Actes Sud et traduit par la toujours aussi talentueuse Judith Vernant.
Résumé éditeur :
En Espagne, un tueur en série assassine des personnes qui, selon lui, « le méritent », et ont échappé à la justice grâce à des vices de procédure. Son mode opératoire : après avoir tué ses victimes, il enveloppe leur visage dans du film alimentaire, comme pour effacer leurs traits, et laisse sur le corps un billet portant ces mots : « Mon nom est Personne ».
Jusque-là, les meurtres ont été tenus secrets, mais quand « Personne » assassine le banquier le plus puissant du pays, ce n’est qu’une question de temps avant que la « croisade » du tueur soit rendue publique et déchaîne les passions sur les réseaux sociaux.